Victor GIRARD
photographe à Nantes en 1900

Articles > Nantes navigue entre deux siècles
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Dernier volet de la série de 5 articles "Victor Girard, photographe reporter, a arpenté la ville dans les années 1900" parue dans le quotidien Ouest-France (2002-2003)
Les lancements des bateaux sont au début du siècle un spectacle permanent. Les Nantais y assistent en masse. Les ouvriers, de l'autre côté de la Loire, les pêcheurs de Trentemoult viennent à la nage récupérer le suif.

Victor Girard, photographe reporter, a arpenté la ville dans les années 1900

5) Nantes navigue entre deux siècles

Dans le studio de la rue Boileau, au numéro 10, Victor Girard a pris la suite de Victor père. La maison reçoit la bourgeoisie de Nantes qui se fait tirer le portrait sur papier sépia. Mais Victor laisse souvent son regard flâner par les baies vitrées de la véranda. Il préfère être dans la rue, sur les quais, dans la foule. Il veut saisir Nantes en mouvement.

Spectacle permanent

Les gestes quotidiens des Nantais, les grands événements, les sursauts de la ville au tournant du siècle, Victor Girard les met en boîte entre 1893 et 1914. Il se balade dans la ville insulaire et soulève le voile de lumière grise qui recouvre les quais. Il est présent aux lancements de bateaux, ce spectacle permanent auquel les Nantais viennent assister en masse. Entre 1898 et 1903, une dizaine de grands voiliers sont lancés qui naviguent avec panache sur toutes les mers du globe. Ils sortent des Chantiers Dubigeon, des Chantiers nantais et des Chantiers de la Loire. Puis la construction navale se restructure, la vapeur s'impose, on construit des quais qui permettent d'augmenter le trafic maritime : le quai des Antilles en 1902, le quai de Roche-Maurice en 1912 et le quai Wilson en 1913. Sur terre, Nantes se transporte à plusieurs vitesses : voitures à cheval, trains et tramway à air comprimé se croisent. Les accidents sont fréquents. Victor Girard se promène sur les marchés, fixe sur le papier les cérémonies officielles, les défilés militaires, les démonstrations des sapeurs pompiers. Pour Le Phare, il couvre le passage du premier tour de France en 1903, événement très confidentiel à l'époque. Les cyclistes ne font pas encore la une des journaux. En 1919, le photographe quittera le journal et son studio de la rue Boileau. Il se retire à Trentemoult. Puis prend en charge les sept enfants de sa fille, Louise, à Muzillac (Morbihan). Pour les faire vivre, il fabrique des objets en bois. Il meurt le 9 février 1954.

Isabelle LABARRE (Ouest-France)

Premier tour de France en 1903. Il s'agit ici d'un tour non-officiel organisé par les marques Peugeot et Wolber. Pause casse-croûte des coureurs, les chambres à air de rechange sur les épaules.
Chaque année avant 1900, les sapeurs pompiers organisaient une vaste démonstration de leurs techniques sur le cours Saint-Pierre. Ici, les soldats du feu sont à l'oeuvre devant le théâtre Graslin, probablement un 14 juillet d'avant 1914.
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